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le Magazine des Régions des Artisans Créateurs et Producteurs

le jugement de Cambyse

Le jugement de Cambyse, 1498-99, de Gérard David @ Groeningemuseum, Brugge, Belgique.
Explication version courte : http://www.thibtem.com/etats-desprit/le-jugement-de-cambyse-tableau-de-gerard-david.html
Version plus longue :...

 

Diptyque du peintre flamand Gérard David, réalisé en 1498 et aujourd'hui exposé à l'hôtel de ville de Bruges, cette toile est intéressante de par son sujet, tiré d'Hérodote, et son utilisation.

 

Premier volet : l'arrestation de Sisamnès

 

L'histoire racontée par ce dyptique est celle de Cambyse, roi de Perse, qui apprenant un jour qu'un de ses juges nommé Sisamnès s'est laissé corrompre, décide de le châtier. Le châtiment est exemplaire puisqu'il consiste à écorcher vif Sisamnès avant de l'égorger. Les bandelettes de sa peau seront ensuite collées sur le siège depuis lequel il rendait ses jugements, et dans lequel s'assiéra le nouveau juge Otanès qui n'est autre que son fils héritant de la charge paternelle. 
Un bon aide-mémoire au moment de rendre le verdict, en somme...

Tous les regards convergent vers le juge, assis en habits de fonction. Entouré de notables, le roi Cambyse en manteau d'hermine énumère sur ses doigts les charges retenues contre Sisamnès qui l'écoute, l'air absent. Au fond de la scène à droite on voit le même Sisamnès sur son perron se faire remettre l'argent de la corruption. 

Détail : le contraste entre les deux chiens au premier plan, un lévrier blanc avec son collier symbole de la fidélité, et un second dont on ne voit même pas la tête, et pour cause, il n'en a strictement rien à faire de ce qui se passe derrière lui.

 

Second volet : le supplice

 

C'est là que les choses se corsent pour le juge : dents serrées et visage crispé, allongé sur une table après qu'on lui a enlevé ses vêtements, il est entouré de ses bourreaux qui sont déjà à l’œuvre. Ces derniers ressemblent plus à des bouchers du coin qu'à des bourreaux officiels, et ne laissent pas plus paraître d'émotion que s'ils écorchaient un lapin.

Les détails anatomiques révèlent une vraie connaissance de la part du peintre. L'opération est d'ailleurs tellement peu sanglante qu'on pourrait croire à une banale opération de chirurgie de nos jours.

Tous les personnages ont l'air sereins, un peu sévères pour certains, mais cela donne une impression de calme qui tranche avec l'horreur de la scène. Seuls deux personnages à gauche semblent discuter, et l'assistant derrière la table est le seul à regarder le spectateur comme pour le prendre à témoin.

Tout au fond, à droite, le fils du supplicié a déjà pris ses fonctions dans le siège laissé par son père.

Ce tableau a été commandé pour la salle des échevins de l'Hôtel de Ville, et devait rappeler aux magistrats de Bruges les devoirs et obligations de leur charge. 

 

Gérard David

 

 

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