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Une histoire riche d’une patrimoine vivant les Forges

 

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Les Forges de Crans : un exemple du patrimoine industriel vivant

Les premières traces de métallurgie sur le site remontent au XVème siècle avec l’installation de moulins actionnant les « martinets » des forges pour la fabrication d’armes. En 1765, la Manufacture Royale de Crans voit le jour (sidérurgie, production d’outils pour l’agriculture, armes de guerre) pour aboutir, après plusieurs raisons sociales toujours sur un modèle familial, à la S.A des Fonderies et Forges de Crans en 1890 puis à la Société des Forges de Crans en 1952.

Dès le début du 19ème, date de l’arrivée des premiers laminoirs, se profilent les activités qui restent encore aujourd’hui le coeur de l’activité de la Scop. Avec l’introduction de la fonderie d’aluminium en 1907, la fonderie et le laminage deviennent les activités principales jusqu’en 1952, date à laquelle la fonderie, en tant qu’activité propre, sera abandonnée au profit du laminage et du laquage (introduit en 1934).

L’ensemble de cette histoire, qu’elle traite des évolutions économiques ou des évolutions techniques, est aujourd’hui documenté et permet d’expliquer l’histoire du site : contexte industriel, histoire économique, histoire sociale et histoire technique.

En ce sens, la Scop permet de mettre en valeur non pas un passé industriel éteint mais bien au contraire un patrimoine industriel encore vivant. Ainsi se croisent de manière assez rare la possibilité de valoriser une économie, des emplois et un fort intérêt patrimonial. Le projet se différencie donc de l’habituelle valorisation du patrimoine industriel lorsque celui-ci est mort. Ici nulle nostalgie, l’usine vit et s’ouvre aux touristes et habitants.

 Un Patrimoine bâti exceptionnel

L’usine, traversée par le Thiou, se déploie sur 8,5 hectares sur la commune de Cran-Gevrier, à la limite de la ville de Meythet. La partie sud du site est la partie historique sur laquelle les plus anciens bâtiments ont été construits. Elle concentre la grande majorité du patrimoine bâti. La partie nord, acquise après 1945, est constituée d’espaces de stockage et d’ateliers de travail. Elle accueille également un château d’eau et un poste 60 000 volts.

Les 25 bâtiments représentent 4 hectares de surface couverte et sont majoritairement répartis en 3 halls disposées d’Est en Ouest sur la partie sud. 12 bâtiments ont été construits avant 1918, 4 entre 1918 et 1945,  9 après 1945.

Les bâtiments existant avant 1918 ont été profondément transformés, démolis ou ont changé d’affectation. En 1957, le bâtiment de l’ajustage et de la fonderie de fonte a ainsi été allongé et élargi pour abriter un laminoir. L’augmentation de la surface des bâtiments répond à la nécessité d’abriter des matériels encombrants afin de satisfaire aux besoins des clientèles.

L’architecture fonctionnelle typiquement industrielle, la présence de l’eau, la superficie des différents bâtiments, leur histoire montrent que le patrimoine construit de la Scop est exceptionnel pour un site situé en plein coeur de ville.

Une histoire technique atypique grâce à un patrimoine mécanique exceptionnel

L’histoire d’un site industriel passe aussi par ses choix techniques. Ils ont un impact important sur les process de production et sur les orientations commerciales. L’introduction de l’aluminium et la spécialisation dans le laminage marquent l’histoire du site jusqu’à aujourd’hui.

Au XIXème siècle, deux positionnements commerciaux majeurs impactent le devenir de l’usine. Les activités sont centrées autour du fer-blanc et de la tôle. Le laminage est introduit en 1826. Laminage et fonderie sont alors les deux activités principales.

En 1952, la fonderie, en tant qu’activité propre, est abandonnée. Le laminage devient alors la spécificité des Forges. L’aluminium, métal qui ouvre de nouveaux débouchés, est introduit en 1907 avec la première fonderie d’aluminium. Il devient petit à petit le seul matériau travaillé.

Des outils modernes et spécifiques différencient l’usine dans le paysage de l’aluminium de l’hexagone. Durant les Trente Glorieuses (1945-1975), le laminage passe du stade manuel au stade automatisé. On peut alors laminer des plaques de 300 kilos contre 60 ou 90 kilos auparavant. Ces mêmes machines permettent de laminer des plaques de 4 tonnes aujourd’hui.

Les Forges se démarquent alors pour deux raisons. D’abord parce que la direction équipe le site avec un laminoir quarto réversible, outil communément utilisé en Allemagne mais pas en France. Il permet de laminer individuellement les bobines par passes successives en inversant à chaque passe le sens du laminage. Puis parce qu’il est décidé de créer une chaîne de laminage combinant un laminoir à chaud et un laminoir à froid, chaîne équipée d’une piscine de refroidissement, permettant ainsi de refroidir la bande avant son passage au laminoir à froid.

Ces machines, historiques, sont toujours aujourd’hui au coeur des process de transformation de l’aluminium au sein de l’usine.

 

 

 

 

 

 

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