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Juvenal

 

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Decimus Junius Juvenal

Decimus Junius Juvenal est un célèbre satirique latin dont la biographie n'est guère qu'une matièez à conjectures dont l'oeuvre xompte parmi les plus interessantes et le plus remarquables que nous ait léguées l'Antiquité.

Il a fort peu parlé de sa personne.Ses satires ne sont devenues populaires qu'au déclin de la latinité et durant le Moyen âge quand toutes recherches sur sa personne était  à peu prêt impossible.Nous possédons, il est vrai, un certain nombre de notices biographiques qui figurent en tête des manuscrits; mais il n'en est aucune qui puisse être datée, encore moins rapportée à un auteur digne de foi, avec quelque certitude; plusieurs portent la trace de remaniements opérés par les érudits du Moyen âge

d'autres sont tout simplement l'oeuvre conjecturale de savants de la Renaissance. Outre les satires du poète, nous pouvons exploiter, pour lui composer une biographie, un monument épigraphique aujourd'hui perdu, mais autrefois exhumé à Aquinum et dont le texte nous a été conservé (Corp. Inscr. Neapolit., 4312).

Juvénal est né à Aquinum, au pays des Volsques, probablement l'année même ou naquit Tacite avec lequel il a de si profondes ressemblances littéraires, c.-à-d. en 55 ap. J.-C., la première année du règne de Néron. Les anciens biographes et, à leur suite, la plupart des modernes, ont cru pouvoir tirer de quelques passages mal interprétés de ses satires, qu'il était le fils tout au moins adoptif d'un affranchi. Ni soncognomen de Juvenalis, qui a appartenu, entre autres personnages libres, à un consulaire de la fin de la République,

ni l'âpreté avec laquelle les satires parlent des affranchis en général, ni le ton de ces satires toutes pénétrées d'orgueil romain et de sentiments bourgeois, ne permettent de se ranger à cette opinion. Juvénal fut un citoyen libre du municipe d'Aquinum; il devint tribun, probablement honorifique, d'une cohorte de Dalmates, duumvir quinquennal, c.-à-d. censeur municipal élu par ses collègues, et flamine du divin Vespasien, dignité qui ne put lui être conférée que sous l'un des deux successeurs de ce prince, sous Titus ou sous Domitien.

C'est en se réclamant de ces divers titres qu'il éleva à ses frais, près d'Aquinum, un sanctuaire en l'honneur d'une divinité locale, appelée Cérès Helvina. Cet acte de munificence est en harmonie avec tel passage de ses satires où il est fait allusion à cette divinité et avec des détails qu'il nous fournit sur son genre de vie, qui est celui d'un bourgeois aisé, quoique toujours disposé à crier misère, dans un milieu où les très grosses fortunes n'étaient pas rares. Les biographes (il n'y a pas lieu de les mettre en doute sur ce point) nous apprennent qu'il s'occupa uniquement à déclamer, autrement dit à cultiver, dans des réunions d'hommes intelligents, la plaidoirie fictive, jusqu'à sa pleine maturité. Il avait sans doute reçu des leçons deQuintilien, le rhéteur à la mode sous la dynastie des Flaviens; il dut fréquenter dans la maison de Pline; il eut des relations avec Stace et avec Martial; celui-ci, dans des épigrammes adressées à un Juvénal (il n'est pas absolument certain qu'il s'agisse du nôtre) lui donne les témoignages d'une vive amitié, sans faire d'ailleurs aucune allusion à ses talents poétiques; les succès de Stace sous le règne de Domitien sont cités, non sans une pointe de malveillance, dans les satires. 

Les intellectuels de l'Antiquité

La lecture des Satires ne permet pas de croire qu'aucune d'entre elles ait été publiée avant la mort de Domitien (96); ce n'est même qu'une hypothèse gratuite des critiques modernes qui rapporte la composition de quelques-unes au règne de ce prince, sauf à en différer la publication jusqu'aux règnes suivants. Parmi celles que l'on peut dater avec quelque certitude, la plus récente est de l'année 101, la première, et la plus tardive de l'année 127, la quinzième; c.-à-d. qu'il faut les répartir sur les règnes de Trajan, d'Hadrien et peut-être même d'Antonin le Pieux. Cependant un grand nombre d'entre elles supposent que Juvénal a assisté aux folies et aux cruautés du règne de Domitien dans Rome même, où elles se donnaient librement carrière.

 

C'est là, devant le spectacle de tant de crimes, qu'il amassa des trésors d'indignation; de même que Tacite et tant d'autres, réduit au silence par la crainte, il exhala ce qu'il avait sur le coeur lorsque le tyran fut tombé et qu'il s'établit un régime où il était permis de penser ce que l'on voulait et de dire toute sa pensée. Seulement, par un procédé emprunté aux écoles de la déclamation, il fit de la satire rétrospective comme s'il avait fait de la satire actuelle; très souvent le tour qu'il donne à sa pensée abuse sur le temps et sur les circonstances où il lui est permis de l'exprimer, ce qui lui a valu, dans la postérité, une renommée d'indépendance et de courage imméritée.

 

 

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