Setorius  Quintus

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SERTORIUS 

QUINTUS 

(~121-~72)

 

 

« Rome n'est plus dans Rome, elle est toute où je suis. » Ainsi parle Sertorius dans la tragédie de Corneille. Sertorius est en effet le seul homme politique de la République romaine qui ait fait sécession entre ~ 83 et ~ 72. Connu pour son courage, il sert Marius contre les Teutons en ~ 102, devient tribun militaire en Espagne en ~ 97, et perd, en tant que questeur, un œil au cours d'une bataille en ~ 91. Ayant pris le parti de Marius contre Sylla, il est nommé en ~ 83 gouverneur des Espagnes. Son absence de xénophobie, son sens de la justice lui attirent la reconnaissance des peuples de l'Ibérie. Il doit fuir un moment devant les armées envoyées par Sylla et il s'installe provisoirement à Tanger où il enrôle des Maures dans son armée mi-romaine, mi-indigène. Il ne veut pas rester, comme le dit Jérôme Carcopino, dans l'exil doré d'une sorte d'île d'Elbe, et il entreprend la reconquête de l'Espagne sur Rome, avec le concours des populations autochtones, des pirates et des transfuges romains proscrits par Sylla. Très populaire, toujours suivi d'une biche blanche apprivoisée, ce qui le teinte de divinité, Sertorius, de rebelle devient usurpateur. Il crée en Espagne un État romain, avec un Sénat. Il allège les impôts, se montre conciliant et diplomate avec ses sujets, et il fait régner enfin la concorde dans une Espagne jusque-là en révolte. Sertorius cherche aussi à négocier avec Mithridate, roi du Pont, de façon à prendre Rome en tenaille. Il souhaite surtout faire de l'Espagne une base d'attaque pour conquérir le pouvoir à Rome même. Cependant, il se heurte à la formidable puissance romaine et au génie militaire de Pompée, en dépit de la guérilla qu'il leur oppose. En ~ 72, il est assassiné par ses officiers qui cherchent à traiter avec Pompée. Sertorius, tout rebelle qu'il fût, a donné l'exemple d'une colonisation intelligente ; il a ouvert la voie aux méthodes de la romanisation, en associant les peuples conquis aux décisions politiques. Il a montré que Rome pouvait vivre pacifiquement avec ceux qu'elle avait naguère soumis.

 

Les Hautes Alpes dans l'Antiquité

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