Promenade sur les voies romaines de l'Ardèche
Voies romaines de l’Helvie.
- Trois grandes voies romaines partaient d’Alba et rayonnaient sur tout le territoire de l’Helvie. Sous le règne d’Adrien et de ses successeurs, bienfaiteurs de la Narbonnaise, le réseau des voies de communication fut complété par des voies secondaires. Sur les bords de ces routes, des bornes étaient placées, marquant la distance en Milles d’un cité à l’autre et appelées colonnes milliaires.
La première voie romaine débouchait dans la vallée du Rhône par la vallée de Mélas. En sortant d’Alba, elle était bordée d’une double ligne de monuments funéraires, car d’après les lois romaines, il était interdit d’enterrer ou de brûler les corps dans l’intérieur des cités. De Mélas, une voie descendait le Rhône en passant par Viviers (Vivarium), le Bourg (Bergoaïata), Saint-Just (Légernate), et après avoir franchi l’Ardèche, passait dans le Gard. Pour abréger la distance qui sépare Alba de Bourg-Saint-Andéol, on traça une deuxième voie qui passait par Valvignères, Gras, le plateau désert de Saint-Vincent et la forêt de Loùol.
LE MILLIAIRE DE ROCHEMAURE
Un deuxième embranchement remontait le Rhône par Cruas, Baix (Batiana), Soyons (Soionus), Tournon, Arras, Limony (Luminis) et gagnait Lyon (Lugdunum), par Condrieu et Ampuis. Cette voie était reliée à Valence et à Vienne. Elle fut construite sous le règne d’Agrippa pour mettre en relations Lyon avec Nîmes et Narbonne.
De Tournon, partait une route destinée à relier la vallée du Rhône au Velay (Pays des Vellaves). Elle passait par Lamastre, Désaignes (Disania), où la civilisation romaine a laissé l’empreinte de sa grandeur. On y a trouvé des marbres, des monnaies, des urnes, des restes de thermes, les ruines d’un temple païen. La voie gagnait le haut plateau par Saint-Agrève (Chinacum) et Montfaucon (Haute-Loire). Elle permettait d’aller directement du Puy à Vienne, à Valence et en Italie à travers les Alpes. Un port très important, Musolis (St-Jean-de-Muzols), fut établi à l’embouchure du Doux par les nautes (ou mariniers) du Rhône. C’est de ce port que les marchandises partaient vers le Haut-Vivarais, le Velay et l’Auvergne.
De Baix, partait une voie qui passait par Alissas (ruines d’une villa romaine) et aboutissait à Privas. De Privas on allait au Cheylard et à Saint-Agrève par deux chemins : l’un qui passait par le col de l’Escrinet, la Fayolle, Mézilhac, Dornas ; l’autre par Lyas, les Ollières, Chalancon et aboutissait à Désaignes.
La troisième grande voie qui partait d’Alba côtoyait le Coiron, passait à Lussas, descendait les dures rampes de l’Échelette et arrivait à Aubenas (Albenates), un des centres les plus populeux et les plus riches de l’Helvie.
Cette voie romaine se divisait en plusieurs embranchements.
Le premier passait par le Pont-de-Labeaume, se dirigeait sur Montpezat d’où l’on arrivait sur le haut plateau par deux routes : celle du Pal, le Béage, et celle du Roux, Pradelles. On a découvert au Roux, quantité de statuettes en bronze de divinités païennes et les murs d’un bâtiment antique.
Le deuxième embranchement atteignait Villefort par Rosières et Lablachère et la voie de l’Allier par Montselgues et Saint-Laurent-les-Bains
Le troisième embranchement descendait le cours de l’Ardèche par Salavas et arrivait à Uzès par Vagnas.
A part quelques modifications de détail, les routes modernes et les chemins de fer ardéchois n’ont fait que suivre les voies romaines.
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