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Au fil de l'Ardèche

 

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- Le département de l’Ardèche qui s’est appelé d’abord Helvie, a conservé à peu près ses limites naturelles du Rhône et des Cévennes, depuis l’antiquité la plus reculée, quels que soient les maîtres qu’il ait subis.

La Gaule était habitée par les Ibères et les Ligures, [refoulés par les Celtes vers le Xe siècle avant J.-C., les premiers du côté de l’Espagne et les seconds du côté de l’Italie], enfin par les Celtes ou Gaulois. Plus au nord, s’établirent les Belges (Celtes et Germains mélangés). Il convient d’ajouter à ces peuples les colonies grecques des bords de la Méditerranée. Les Helviens faisaient donc partie de la Gaule Celtique, au temps de Jules César.

 

Carte de l'Helvie

 

Strabon, dans sa géographie, dit que le Rhône limitait l’Helvie à l’est, la séparant des Cavares (Drôme), et des Allobroges (Isère). Au nord, les Helviens limitaient avec des Conderates (peuplades de Condrieu), à l’ouest avec les Vellaves (Velay) et les Gabales (Lozère), au midi avec les Volces Arécomiques (Gard).

Époque préhistorique. - Les traces de nos plus lointains ancêtres se retrouvent dans le sol des cavernes naturelles et des abris sous roche de certaines régions, mélangés à des ossements d’ours, de renne, de cheval, etc., animaux qui servaient à leur nourriture.

La race la plus ancienne des ces troglodytes (habitants des cavernes) se servait d’armes en silex éclaté. Son époque est appelée âge de la pierre taillée. Elle a séjourné dans les grottes calcaires qui se trouvent entre Châteaubourg et Soyons, et venait sans doute du nord.

Plus tard, une autre race plus civilisée a descendu la vallée du Rhône et est allée fonder une première cité dans les balmes de Montbrun, puis établir de plus petites agglomérations dans les cavernes qui bordent la basse vallée de l’Ardèche : à Naves, Casteljau, Labégude, Ucel, Bidon, St-Remèze, St-Marcel d’Ardèche, St-Honoré, etc. Ces nouveaux venus se servaient d’armes et d’outils en pierre assez finement travaillée, polie patiemment. L’âge de la pierre polie a surtout laissé des traces chez nous le long du Chassezac et de l’Ardèche.

Outre les haches, pointes de flèches, grattoirs, aiguilles, etc., en silex, en jade, en serpentine, etc. et des débris de poteries grossières qu’on retrouve en retournant le sol des cavernes, les hommes de ces époques éloignées nous ont laissé des témoins plus importants de leur passage, de vrais monuments dits monuments mégalithiques, (c’est-à-dire faits de grandes ou grosses pierres) ; ce sont par exemple : les Cromlechs, pierres disposées en rond ; les Menhirs, pierres plantées ; les Peulvens, pierres en équilibre et les Dolmens.

Dans l’Ardèche, si les Cromlechs, les Menhirs et les Peulvens sont très rares, les Dolmens en revanche sont encore très nombreux.

On rencontre çà et là dans la région calcaire, surtout aux lieux les plus agrestes, dont l’aspect primitif n’a pas été bouleversé par le marteau ou la charrue, d’énormes blocs de pierre brute, dressés et fichés en terre, isolément ou par groupes régulièrement alignés. On les voit semés dans la forêt de Louol, sur les collines arides qui séparent Saint-Remèze et Vallon, dans les bois de Lagorce, entre Lussas et Lavilledieu. Au-delà de l’Ardèche, ils forment une ligne continue qui traverse tout le plateau rocailleux appelé les Gras de la Beaume, pour aboutir au bois féerique de Païolive. On en trouve beaucoup dans le voisinage de Berrias, à Lalauze, au Pouget.

Partout, ces blocs, sur lesquels le ciseau n’a pas marqué la plus légère empreinte, affectent des dimensions cyclopéennes : il en est qui mesurent jusqu’à six mètres de long sur trois de large. On se demande avec étonnement, comment nos ancêtres ont pu transporter de pareilles masses à des distances parfois considérables des gisements d’où on les a extraites.

Frappé du nombre et de la grandeur des difficultés vaincues, l’imagination populaire en a fait l’honneur à une race de géants qui auraient habité nos montagnes. De là, vraisemblablement, l’origine du nom de Jaïandes, (pierres ou tombes de géants), que les paysans de l’Ardèche méridionale donnent aux dolmens de la contrée, qu’ils appellent aussi oustalets de las fados (maisonnettes des fées).

Les dolmens étaient de véritables tombeaux ; tels que celui de la Roche, près de Chandolas, et ceux qui sont disséminés sur le vaste plateau qui s’étend de Champ-Vermeil à Bidon. Devant l’entrée même du dolmen, étaient plantées deux pierres droites isolées que les pâtres appelaient Plourouses. C’étaient en effet des pleureuses ou menhirs, témoins muets, laissés là pour marquer l’emplacement de quelque sépulture du désert. Les ossements et les objets découverts en cet endroit furent envoyés au Muséum d’histoire naturelle à Paris.

Quelques-uns de nos plus reculés ancêtres ont habité des cités lacustres, bâties sur pilotis, non loin des rives de nos lacs et dans des lônes du Rhône.

Les Helviens. - Au commencement de la période historique, le territoire, dont nous avons fixé plus haut les limites, était occupé par les Helviens.

D’après César, les Helviens se faisaient remarquer par une intrépidité aventureuse, qui ne tenait compte ni du jour, ni de l’heure fixés pour l’entrée en campagne et qui devançait le signal du combat par la brusque vivacité de l’attaque. Leurs principales occupations étaient la chasse et l’agriculture. Ils ne s’initièrent aux découvertes de l’industrie que lorsque les Grecs eurent fondé Marseille (Massalia), 600 ans avant Jésus-Christ.

Les Massaliotes créèrent des comptoirs dans l’Helvie, (Baix, par exemple), et établirent une route qui, de la Méditerranée à travers les Cévennes, allait rejoindre le point où la Loire est navigable.

Le pouvoir appartenait aux druides et aux nobles. La multitude s’attachait comme clients4 à la classe privilégiée.

L’invasion Romaine

Défaite des Arvernes et des Helviens. - Au point de vue militaire, les Helviens faisaient partie de la Ligue fédérative des Arvenes. Lorsque les Romains envahirent le territoire des Allobroges, l’Helvie, située en bordure du Rhône, fut désignée comme le lieu de concentration des forces gauloises, que des auteurs évaluent à 200 000 hommes commandés par Bituit, roi des Arvernes. C’est au confluent de l’Isère que Bituit traversa le Rhône, à l’aide d’un pont de bateaux et d’un pont sur pilotis dont les restes se voyaient encore en 1530, au-dessus de Mauves. A la vue des Romains qui étaient au nombre de 30 000, Bituit s’écria : « Et quoi, ce n’est pas même pour un repas de mes chiens ! »

Défaite des Gaulois. - « Le premier choc des Gaulois fut terrible, et la mêlée fut affreuse. Pendant assez longtemps le combat se soutint avec acharnement et avec un succès égal. Mais trop resserrées entre le fleuve et les positions romaines, s’embarrassant elles-mêmes par leur nombre, les troupes de Bituit commencèrent à lâcher pied. Fabius qui s’aperçut de ce mouvement d’hésitation en profita pour faire charger les éléphants. La vue de ces animaux presque inconnus des Gaulois, porta l’épouvante et la confusion dans les rangs et détermina la déroute. Aussitôt fantassins et cavaliers se précipitèrent vers les ponts pour gagner le territoire helvien. Construit sans solidité, le pont de bateaux se rompit sous la masse des fuyards. La foule alors reflua vers l’autre pont qui était insuffisant pour donner passage à cette multitude en désordre. Cent vingt mille hommes, dit-on, périrent dans cette défaite (121 avant Jésus-Christ). Pour perpétuer le souvenir de cette victoire, Fabius fit élever sur le champ de bataille une tour en pierre blanche, surmontée d’un trophée où figuraient les armes des diverses tribus gauloises qu’il avait vaincues. Il édifia aussi un temple à Mars et un autre à Hercule. Delichères et Boissy d’Anglas disent que ces monuments s’élevaient à Désaignes » (Rouchier).

L’Annexion à Rome. - Le territoire des Allobroges et l’Helvie furent annexés à la Province romaine et Bituit fut emprisonné à Rome. Les Helviens ne payèrent aucun tribut et ne perdirent aucune partie de leur territoire, mais ils furent détachés de la confédération des Arvernes et englobés dans la Province romaine (plus tard dans la Narbonnaise) tout en conservant leur autonomie.

A cause de ce respect des libertés helviennes et en raison de l’amitié qui liait l’Helvien Valérius Porcillus à Jules César, notre pays ne répondit pas à l’appel de Vercingétorix. Il demeura attaché à la fortune de César qu’il considérait comme son bienfaiteur.

Jules César traverse l’Helvie. - En 52 avant J.-C. (ou l’an de Rome 702) malgré le froid rigoureux, César se mit en marche avec toutes ses troupes, franchit la chaîne des Cévennes, en s’ouvrant un chemin à travers la neige et tomba comme la foudre au milieu des Arvernes.

Les historiens diffèrent sur le point de savoir quel itinéraire suivit César pour se rendre en Auvergne. Les uns le font passer par la vallée du Chassezac et Villefort, d’autres par Tournon, Désaignes et St-Agrève, d’autres encore par Vals, Antraigues et Mézillac. Mais la voie la plus directe et la plus plausible qu’il aurait suivie est la suivante, indiquée par plusieurs auteurs : César serait parti d’Alba Helviorum et aurait débouché dans la plaine d’Aubenas par Lussas, Jastres et l’Echelette et aurait escaladé le plateau central par Montpezat et le Pal.

Et après la victoire, les chefs helviens qui avaient partagé avec César les fatigues et les périls de la guerre, entrèrent au Sénat ; les vétérans helviens enrôlés dans la légion de l’Alouette obtinrent les droits des bourgeois romains.

Le paganisme dans l’Helvie. - Le druidisme était répandu dans l’Helvie comme dans toute la Gaule. César et Auguste, ne lui furent nullement hostiles ; mais Tibère, Claude et Néron, poursuivirent les druides et les firent périr par milliers, car ces prêtres poussaient les Gaulois à la révolte. Le culte proscrit ne se maintint que dans les campagnes où il gardait des racines profondes.

Les nobles Gaulois ambitieux, avides de biens et de distinctions, épris des arts et de la civilisation romaine, se laissèrent facilement entraîner vers le paganisme romano-grec qui disposait de la fortune et des faveurs.

Jupiter eut à Viviers un temple, dont l’emplacement a gardé le nom de Planjoux (Planum Jovis), un autre sur les hauteurs de Largentière. Un sanctuaire dédié au dieu Mars s’élevait à Bourg-St-Andéol. Cybèle était honorée d’un culte particulier à Soyons. Il en était de même pour le dieu du soleil Apollon, dans le petit bourg de Luminis (Limony), Diane eut un temple à Désaignes et Mercure était adoré à Alba. Mais le culte devant lequel s’effacèrent les hommages rendus à Mercure et aux autres dieux fut celui d’Auguste lorsque la flatterie, du vivant même de ce prince, lui eut décerné les honneurs de l’apothéose8. Alba dédia son magnifique temple du mont Juliau au divin Jules César et à Auguste.

Le culte de Mithrâ. - Depuis qu’il était entré dans la voie des apothéoses, le polythéisme9 romain semblait se fondre de plus en plus en un seul culte : celui d’Auguste et des empereurs, culte de flatterie plutôt que de religion.

 

 

Pas perdus dans la cité d'Alba

Promenade sur les voies romaines de l'Ardèche

l'oppidium de Jastre-Nord

 

 

 

 

 

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