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le Magazine des Régions des Artisans Créateurs et Producteurs

l'Alier à l'époque romaine

 

Les stations thermales de France  ont un riches passé qui remontent au moins à la période gallo-romaine.Pour le centre de la Gaule,et le département de l'Allier en particulier la présence antique est nettement attestée auprés des griffons d'eaux thermo-minérales dont s'enorguellissent Bourbon l'Archambeaud,Néris les Bains et Vichy.

 

Le territoire de l’actuel département de l’Allier nous apparaît comme ayant été habité depuis très longtemps. Diverses trouvailles d’objets remontant aux différentes époques de la préhistoire l’attestent à l’évidence ; parmi elles, la découverte de la grotte des Fées à Châtelperron – d’où l’ère du châtelperronien – mérite une mention particulière. Outre cela, divers mégalithes subsistent çà et là à travers le Bourbonnais; confortant nos certitudes. Enfin, on ne saurait passer sous silence les célèbres découvertes de Glozel à Ferrières-sur-Sichon. On sait la controverse qui en est résultée et qui divisa longtemps les archéologues ; nous nous garderons bien d’émettre une opinion qui ne serait pas suffisamment fondée, nous contentant d’espérer que les techniques modernes de datation d’objets de fouilles puissent enfin apporter une lumière définitive sur cette affaire.
 

D'autres peuples étaient soumis aux Bituriges, Eduens et Arvernes, notamment les Ambivares, les Ambluarètes et les Boïens. Les Boïens sont arrivés tardivement dans la région, après avoir accompagné les Helvètes qui déferlaient sur la Gaule. Ils furent battus par Jules César en 58 avant J-C, mais si les Helvètes repartirent chez eux, les Boïens restèrent, sous la tutelle des Eduens (rappelons que ce sont les Eduens qui avaient appelé les Romains à l'aide). En effet Jules César avait admiré l'esprit combatif des Boïens et leur permis de rester. Selon les sources de l'époque, ils étaient 32 000 guerriers (auxquels il faut ajouter femmes, enfants, serviteurs etc...).  Il les installa entre les cours de la Loire et de l'Allier, afin de surveiller les Bituriges et les Arvernes.  Gorgobina, leur capitale, fut détruite à une date inconnue et son emplacement reste hypothétique (peut-être a-t-elle perduré jusqu'en 990 si on en croit les découvertes de Jean Vottero, qui la situe aux environs de St Pierre le Moûtier, dans le Bois des Vertus, au sud de la Nièvre, entre Moulins et Nevers). Selon la tradition populaire, les Boïens passent pour être les ancêtres des Bourbonnais. 

Quelques années plus tard, la région fut le théâtre de nombreuses batailles entre les Romains et les troupes coalisées de Vercingétorix. Les Romains purent s'appuyer sur leurs alliés Eduens et maintenant Boïens. Vercingétorix essaya d'assiéger Gorgobina, mais l'arrivée des troupes romaines l'obligea à lever le siège. Les Boïens fournirent par la suite de la nourriture à l'armée de César notamment lors du siège d'Avaricum (Bourges). Au retour de ce siège, la rivière Allier fut le théâtre d'une "drôle de guerre" entre Romains et Gaulois, Vercingétorix ayant détruit tous les ponts en vue d'empêcher César de passer rive gauche pour l'affronter avant d'arriver à Gergovie. Les deux armées remontaient la rivière en se tenant chacune sur une rive et s'observant, les Gaulois empêchant les Romains de reconstruire les ponts. C'est grâce à une ruse que César, ayant fait croire à un départ de son armée -et donc suivi par Vercingétorix-, mais ayant laissé un petit groupe en arrière pour rebâtir un pont, put traverser vers Moulins après avoir fait faire demi-tour à son armée. Au retour de Gergovie, il franchit l'Allier dans l'autre sens, vraisemblablement à Vichy, pour se rendre à Alésia. Après la défaite de Vercingétorix, la Gaule fut pacifiée et l'organisation romaine put vraiment commencer. 

Le Bourbonnais, de part sa position centrale, fut traversé par d'importantes voies romaines, et le transport fluvial se développa également.  Sous l'empereur Auguste, le territoire fut divisé en trois "civitates" (cités) qui recoupaient à peu près les limites des peuplades gauloises.

La cité des Eduens fut rattachée à la Gaule Lyonnaise, et les cités Biturige et Arverne à l'Aquitaine. L'artisanat se développa, notamment la poterie, et trois principaux centres urbains s'affirmèrent : il s'agissait de Néris-les-Bains (Neria), Bourbon-l'Archambault (Borvo) et Vichy (Aquae Calidae). On peut remarquer qu'il s'agit de trois stations thermales, très prisées des Romains. Les trois villes furent dotées de thermes luxueux, mais seule Néris peut s'enorgueillir d'avoir été une véritable cité romaine, avec ses établissements de loisir, ses nombreux temples et son architecture "moderne".

Avec l'empereur Constantin, le christianisme se répandit rapidement dans tout l'empire romain à partir du IVème siècle. En Bourbonnais, des évangélisateurs comme St Austremoine ou St Front, et aussi quelques ermites faiseurs de miracles -tel Lupicin vers Trézelles ou St Patrocle à Colombier-  suscitèrent de nombreuses conversions. D'autres saints ont aussi particulièrement marqué l'histoire du Bourbonnais : St Pourçain, St Gilbert (le saint patron du Bourbonnais), St Menoux, et aussi St Mayeul et St Odilon qui vinrent plus tard...

La décadence de l'empire romain permit l'invasion de tribus germaniques, et la région fut occupée par les Wisigoths (zones biturige et arverne) et les Burgondes (zone éduenne) à la fin du Vème siècle. Les troubles ne cessèrent qu'avec l'unification de la Gaule, devenue la France, par Clovis et ses successeurs. Les Francs repoussèrent les Wisigoths jusqu'aux Pyrénées en 507, puis battirent les Burgondes en 534. 

 

Avant la romanisation de la Gaule, le territoire de l’Allier se trouve partagé entre trois peuples gaulois, les Eduens à l’est, les Arvernes au sud et les Bituriges à l’ouest. Ce tripartisme va marquer pour toujours le Bourbonnais ;

on va notamment le retrouver dans les ressorts épiscopaux et dans les influences qui caractérisent l’art roman de nos contrées. A l’heure de la conquête de la Gaule, les armées de César et de Vercingétorix se font face de part et d’autre de l’Allier ; César passe la rivière, non loin de l’emplacement de Moulins pense-t-on. L’organisation des civitates gallo-romaines se calque sur le tripartisme que l’on évoquait plus haut : le territoire de l’Allier reste partagé entre la civitas des Eduens dans la province de 1èreLyonnaise et celles des Arvernes et des Bituriges ressortissant toutes deux à la province d’Aquitaine. Le pays est traversé par les voies romaines d’Augustonemetum (Clermont) à Limonum (Poitiers), d’Augustonemetum à Lugdunum (Lyon), d’Augustodunum (Autun) à Aquis Calidis (Vichy). La société apprécie les eaux thermales d’Aquis Calidis (Vichy), Aquis Borbonis (Bourbon-l’Archambault) et Neriomagus (Néris-les-Bains), cette dernière cité connaissant même un lustre certain comme en témoignent ses vestiges. Le christianisme fait bientôt son apparition notamment à Ebreuil et Chantelle, sans doute à Néris ; saint Pourçain, saint Patrocle et saint Menou en sont les figures les plus marquantes.

 

(extraits actualisés de l’ouvrage de M. Maréchal

 

Promenade dans les rues de Néris les bains

 

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