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le Magazine des Régions des Artisans Créateurs et Producteurs

les philosophes maison

 

N'allons surtout pas oublier la philosophie qui à Rome est  présente au point que les plus grandes familles font les frais d'un philosophe-maison.A commencer par le palais: depuis les débuts de l'Empire,c'est quasiment une institution.Auguste avait Athénodore et Areios;Tibère consultait Thrasyllos; Sénèque servait de premier ministre à Néron .Euphratès et Apollonios de Tyane éclairaient à l'occasion Vespasien.Jusqu'à l'inquiétant Domitien qui gardait sous la main un nommé Archippus.Des abbés de cour,en quelqu sorte,voire des éminences grises des Père Joseph

Il n'y a pas si longtemps en 93 exactement 'une fronde philosophique,fort critique à l'endroit des princes,avait contraint Domitien à éxiler de Rome et d'Italie tout ce beau monde d'intellectuels qui commençaient à devenir gênants.

 

Dion de Pruse

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C'est ainsi que le vieux Dion  de Prusse ,dit Bouche d'or (Chrysostome) avait dû prendre le large avant de faire sous Nerva et Trajan,une rentrée politique fracassante.

pur l'instant c'est ce penseur activiste de soixante huit ans qui contribuait le mieux à la mise au point et à la mise en place de l'idéologie impériale..Ses grands discours sur la Royauté idéale,qu'il distillait de vieux textes grecs,désignaient Trajan comme le meilleur des princes,choisi comme tel par les dieux pour gouverner le monde civilisé en délégation de Jupiter,Junon,et Minerve. Du reste chacun léttré ou non, se pénétrer de la bonne doctrine.

 

 

Un esclave devient le maître à penser d'un empereur

 

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Plus réservé et d'une toute autre stature humaine,Epictète,l'ancien esclave d'Eparphrodite,affranchi de Néron, enseignait le stoïcisme  àNicopolis là-bas en Epire.C'est là qu'il avait échoué  aprés l'expulsion en 93.Détaché de tout,il n'en reviendra jamais,en dépit même des invitations pressantes d'Hadrien.Aprés de cinquante ans,pourquoi retourner-il dans cette Rome d'où on l'avait chassé,et surtout,qu'y ferait il de plus?Tant de gens importants profitaient d'un voyage en Gréce pour aller l'écouter et s'en revenait transformés par sa paisible sagesse,qui ne s'embarrasssait pas de précautions oratoires...Mystères des destins:bien plus tard des notes prises à ses cours tomberont entre les mains d'un homme jeune encore,sur qui les dieux semblaient avoir des vues: il s'appelait Marc Aurèle. 

Tout juste ce qu'il cherchait. Ainsi l'obscur esclave d'un affranchi deviendra le maître à penser d'un empereur qu'il n'aura jamais vu.

 

 

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Plutarque,contemporain d'Epictète,avait un tout autre style:c'était l'intellectuel grec,pour qui philosophie et politique occupent la même surface.Il était venu à Rome comme chargé de mission,mais il eu la bonne idée de repasser la meravant les incidents de 93.

Magistrat à Chéronée,sa ville natale,il exerçait au temple d'Apollon de Delphe quelque chose comme une prélature,qui faisait de lui le supérieur hiérarchique de la fameuse Pythie.Il ne se laissait pourtant pas oublier:ses oeuvres morales et politiques sont astucieusement dédiées à tout ceux qui se trouvait de proconsuls,de magistrats, de l'entourage impériale.Ce philosophe n'était pas un rêveur.

 

La philosophia aux yeux des Romains de ce temps est censée proposer une sagesse globale à partir des savoirs dispérsés dans les livres,si rares et chers.Les Sciences naturelles, les mathématiques,l'astronomie qui se distingue mal de l'astrologie,l'éthique, les sciences politiques, tout cela est repensé par les philosophes,intégrés dans descsynthèses à visée plus pratiques d'ailleurs que spéculatives.Le philosophe de profession,qui souvent affecte de se distinguer par une barbe inculte et un accoutrement particulier est un prédicant en même temps qu'un directeur de conscience.

Il enseignenon seulement un art de vivre:tirer de la vie le plus sage parti au milieu des misères physiques et morales qui assaillent tout à chacun,mais aussi un art de mourrir,puisqu'il le faudra bien un jour.

L'esprit varie selon les écoles de pensée.

Les Epicuriens

Les épicuriens,qui sont relativement nombreux,ne se remarquent guère,car leur vision du monde fondée sur le plaisir,en fait sur l'abscence de mésaise,déconseillent aux adeptes de s'engager trops avant dans les tracas de la vie publique "Pour vivre heureux vivons cachés" est une authentique maxime d'Epicure.Mais on regarde les épicuriens comme les enfants perdus de la philosophie;on prend à contresens leur austère doctrine du plaisir minimum et on en fait des "volupteux",voire des "petits cochons" comme disait gentiment Horace.

A Rome s'excuser trops facilement de la vie politique est une tare qu'on pardonne assez mal.

Une doctrine qui dérange bien souvent les Princes

 

En fait on voit souvent des cyniques et des stoiciens.

Les premiers se réclament du fameux Dionigène,l'homme au tonneau" qui priait Alexandre le Grand de vouloir bien s'ôter de son soleil.Ils circulent débraillés,sales pour bien afficher leur différences aux richesses,aux honneurs, quand ce n'est pas aux usages.Ils prêchent dans les rues des villes l'autosuffisance,l'autarcie en tous les domaines.

Ce comportement marginale dérange la gentry romaine qui préférait de beaucoup les stoïciens,car ce sont eux qui depuis plus de deux siècles on à Rome la vedette.

Ils prêchentl'ordre dans l'âme et dans la vie publique,à l'image de l'ordre divin régissant l'univers.Se conformer sans murmure et quoi qu'il arrive aux arrêts du destin,trouver sa paix,tel est le précepte qui règle toutes les actions.Cette morale élevée,ce goût du devoir,ce sens du drapé,aussi que brave avec élégance les coups du sort,tout cela fascine le Romain de bonne souche, qui y voit la philosophie la mieux adaptée à la maîtrise du monde.

Les choses de la politique ne font pas exception à cette règle de fer: nul ne s'entend à gouverner s'il n'a étudié à fond l'ordre de la Nature ou s'il ne s'en informe.

C'est du reste à ce titre que les stoïciens prétendent s'imposer comme conseillers des princes.Certains empereurs ont parfois difficilement supporter ces redresseurs des torts.

Sous Néron,trente ans plus tôt,on avait priés plus d'un de vouloir s'ouvrir les veinrs;Thraséas,Sénèque, par exemple, et l'on sait que sous Véspasien et sous Domitien d'autres furent priés d'aller prêcher ailleurs une doctrine qui dérangeait les princes.En qoui les Césars n'avaient fait qu'auréoler     du martyre une secte déjà trop influente à leur gout.

Mais en ce siècle de raison et de culture, les philosophes n'ont plus rien à redouter.Ils seront pparfois même choyer par les pouvoirs publics et leur nombre croissant agace visiblement plus d'un auteur.

Pssé le milieu du siècle,deux grands figures se détacheront,dans deux genres bien différents:

Le premier est Apulée de Madaure,que ses voyages ont promené un peu partout dans l'Empire,et aux bons endroits.Il marque un certain retour à Platon et aux spéculation mystiques  sur lâme embourbée dans la matière.Dans ses Métamorohoses il narre les aventures d'un certain Lucius malencontrement changé en âne par sa maitresse,sevante d'une magicienne,et qui retouvera qu'à grande peine sa forme première: en dévorant la couronne de roses d'un prêtre d' Isis et Osiris.

Sous couvert de raconter les ennuis du faux âne,c'est de lâme que veux parler Apulée;e l'âme empêtrée dans un corps dont ne la dégageront que les divins mystères.Plu classique,stoïcien jusqu'au bout des ongles est son contemporain Marc Aurèle,le "philosophe couronné".Ses carnets intimes,les Pensée font états d'un interminable combat contre lui-même pour réaliser en beaté sa double vocation de philosophe et d'empereur romain.

Princes de l'esprit et prédicateurs de plein vent

 

On se doute bien que tous les philosophes sont loins d'être logés à la même enseigne.Entre le prédicant famélique qui au coin de la rue,tenait la jambe aux passants amusés,puis remontait à la nuit dans son galetas envahi par les punaises,et l'habitué d'une grande famille,ou mieux encore le titulaire d'une chaire officielle,précisons qu'un titulaire de chaire se faisat par an 60 000 sesterces,alors qu'un fonctionnaire de classe equestre en touchait 10 000 en début de carrière et un simple légionnaire 1 200,

"émoluments déjà princiers aux yeux d'un ouvrier agricole"six cents pièces d'or par an sans utilité, commente un apologiste chrétiensimplement pour ne pas laisser pousser leur barbe gratuitement".

Le thème qui revient le plus souvent dans la littérature du temps,c'est le décalage qui s'accuse entre les discours sublimes du sage et sa conduite en privé.Sur ce point Lucien de Samosate, contemporain d'Apulée et de Marc Aurèle,est intarissable:Dans le Banquet Au mariage d'un étudiant en philosophie se retrouvent à table les concessionnaires des grandes marques de la philosophie:platoniciens,aristotéliciens,épicuriens,stoïciens.Mais alors que les gens de la noce savent se tenir, les chers maîtres ne tardent pas à se déchaîner les uns contre les autres et le repas dégénère.Ces messieurs se lancent des accusations infâmes;Le plus sympathique serait encore le cynique,brave homme qui provoque une panne de lumière pour tenter de violer une joueuse de flute qu'il avai remarquée depuis un moment.

On est loin du Banquet de Platon,et c'est bien ce que Lucien veux laissé entendre.Le philosophe courant les bistrots quand ce ne sont pas les bordels et graissant la patte des cuisiniers et et des concièrges pour décrocher  une faveur,ou simplement de quoi dîner,ou encore le sage prêchant la pauvreté avec d'autant plus de conviction qu'il est lui-même  bien rentré ce sont là des thèmes qui plaisent toujours.

Attirante et repoussante tout à la fois toutes dans les mentalités de l'époque l'attitude des "parents d'élèves".Dans un milieu de gens plus qu'aisés,où les fils de la famille sont appelés aux plus belles situations on attache de l'importance à l'éducation.On ne lésine pas sur les frais d'un stage de perfectionnement à Athènes,capitale et conservatoire des lettres,des arts, et de la pensée.Une teinture de philosophie constitue au futur magistrat,un futurr grand commis, un plus value.Mais de là à en faire un état,il y à un pas que les familles répugnent a voir leur fils franchir.

Il faudra encore, évoquer ce mouvement littéraire si brillant chez les Antonins qu'on à appelé la Seconde Sophistique,avec Aelius Aristide,Hérode Atticus, Favorinus d'Arles,.Il faudrait mentionné le précieux Aulu-Gelle qui consigne dans ses Nuits attique à l'usage de ses enfants tout ce que l'actualité intellectuelle,toute pleine de rappels du passé le plus lointain,lui a appris d'instructif ou tout simplement de drôle.

Passionnante époque,en vérité, qui peut aligner en cent ans autant de célébrités,et témoigner d'une pareille vitalité de l'esprit.

On sait que dans les couches plus modeste de la population pouvaient se trouver des gens pourvus d'une bonne instruction,et même parmi les escleves,le cas  rarissisme,il est vrai d'Epictète n'était pas unique:Plutarque avait eu un moment un esclave "imbibé dit CalvisiusTaurus,de contreverses philosophiques".En tout cas la multiplicité des citations classiques sur les monuments funéraires,les graffitis retrouvés attestent au moins un certain  désir,chez des gens sans fortune ni rang, de s'aligner sur des valeurs culturelles des plus favorisés.Du moins en ville,car dans les campagnes,il en était autrement. Le sort des bergers n'était pas précisément de nature à leur inspirer des chants à la Virgile....

Il existe en milieu urbain une littérature populaire de veillées et de conteurs publics.Une tranche d'Homère ou de Virgile transformée en fait divers croustillant.On pouvait s'offrir ce moment de distraction pour un peu de monnaie au bateleur.

 Ce qui importe d'observer c'est la diversité géographique des lieux de naissance.Car enfin si Suétone est Romain de Rome,Pline est Italien de Côme, et Juvenal de Campanie. Tacite était originaire de Gaule narbonnaise et Favorinus venait d'Arles.Quintilien et Martial avaient vu le jour dans de endroits de l'Espagne,Flavius Josèphe était juif de Jérusalem,Epictète émanait de la lointaine Phrygie, Plutarque était issu de Béotie,Hérode Atticus d'Attique.Cette universalisme,cette circulation des élites cette ouverture entreprenante des esprits ne laissent pas de nous impressionner, Cette parenté d'architecture reconnaissables en tant et tant de vestiges,de Mérida à Palmyre. de Césaré à Orange,de Timgad aux Aurés du Danube à Trèves. 

Ce que l'art et la pensée des Grecs,des Egyptiens,de l'Orient avait de meilleur s'était spécifié,sans doute ,mais enfin s'était transmis ubique terrarum d'un bout du monde à l'autre.

Le même visage de la romanité se laissait reconnaître partout sur la surface des  "petites patries" comme on disait alors en pensant à la grande,et qui au moment unique de l'Histoire ne firent plus qu'un seul monde.Un monde qui se croyait de bonne foi eternel.Ce sont là les fruits de la pax Romana.

De cet ordre universel plus libéral qu'on ne l'a dit et qui célèbre à l'envie tant de textes venant de l'Orient comme de l'Occident: Plutarque,Aélius Aristide,Epictète,et des chrétiens comme Athénagoras,et Saint Irénée de Lyon;nul de ces gens n'aura su que c'était tout juste le plein été,qui n'est jamais qu'un temps.

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